Energie éolienne : une source d’énergie ancienne

Sollicitée par toutes les civilisations à travers le monde, l'énergie éolienne tire son nom du dieu grec Eole, démiurge capable d’emprisonner et de libérer les vents à sa guise. Mais au fil du temps, le vent perçu comme une énergie primaire, fut rapidement détrôné par le charbon, le pétrole, le gaz et le nucléaire. Cependant avec la raréfaction des énergies fossiles et la méfiance vis-à-vis des énergies fissiles, les moulins d’antan ont refait leur grand retour sous forme d’aérogénérateurs couramment appelés éoliens.

Le changement climatique qui se traduit par un réchauffement de la planète est au cœur des débats politiques et des consciences nationales. Ceci a contribué à remettre sur le devant de la scène les énergies renouvelables telles que l’énergie solaire thermique, l’énergie photovoltaïque, l’énergie marémotrice et en ce qui nous intéresse ici l’énergie éolienne considérées comme propre. En effet, les parcs éoliens ne rejettent pas de polluants atmosphériques comme le dioxyde ou le monoxyde de carbone, le dioxyde de souffre ou autres particules de poussières toxiques ou radioactives. L’énergie éolienne ne génère presque aucun sous-produit, ni aucun déchet, à l’inverse d’une centrale à combustible, fossile ou nucléaire.

 

L’énergie éolienne est relativement efficace comparée aux autres sources d’énergie. En effet elle permet une production beaucoup plus importante compte tenu de  la surface occupée au sol et garanti un rendement élevé*. En outre, Les installations d’un parc éolien sont réversibles. Si son exploitation doit être interrompue, une éolienne est entièrement démontable.

*Le rendement énergétique désigne le rapport entre l’énergie nécessaire à un équipement pour fonctionner (l'énergie absorbée) et sa capacité à produire lui-même de l’énergie (l'énergie utile).

Même si, à 5,6 centimes d’euros par kilowatt Heure (kWh) produit, le coût de production l’énergie éolienne est plus bas que ceux des autres énergies renouvelables, le coût de production du gaz (3,5€ par kwh produit) et du nucléaire (4,5€ par kWh produit) sont bien en dessous.

 

Cependant, il faut tenir compte du fait que l'éolien rapproche les lieux de production et de consommation et ne nécessite donc pas de coûteuses infrastructures pour le transport longue distance, comme c'est le cas pour l'électricité. En outre ses coûts en aval (démontage en fin de vie par exemple, impact sur l’environnement etc.) sont minimes comparés à ceux du nucléaire du gaz ou du pétrole.

Au cours des dix dernières années, le marché mondial de l’éolien a progressé de 25% par an en moyenne et en volume. Cependant, ce marché est fortement concentré puisque plus de 20% de la puissance éolienne installée à travers le monde se trouvent aux Etats-Unis. L’Allemagne et l’Espagne détiennent respectivement 19,8% et 13,9%. Ces trois pays détiennent près de 55% de la capacité éolienne dans le monde. En ajoutant l’Inde et la Chine, les cinq premiers marchés éoliens cumulent plus de 72% de la puissance éolienne totale installée dans le monde.

 

Le marché français de l’énergie éolienne poursuit son rattrapage dans un marché mondial en forte croissance. En effet, le gouvernement français avait voté une loi-programme fixant les orientations de la politique énergétique, loi dit pope du 13 juillet 2005. Cette loi promeut les zones de développement éolien (ZDE) qui sont, notamment, délimitées par les communes. Ces zones sont ensuite validées par le préfet de région en fonction trois critères: le potentiel du site, les possibilités de raccordement au réseau et le respect de l'environnement. Depuis la promulgation de cette loi, des avancées notables sont clairement identifiables dans le développement éolien en France.

 

Fin 2014, la puissance éolienne installée dans l'hexagone a atteint 9120 MW contre 3404 MW en 2008. En 2015, plus de 1000 MW éoliens supplémentaires ont été installés en France. Cependant les régions Centre, Bretagne et Languedoc-Roussillon regroupent à elles seules plus de 60% de la puissance éolienne totale installée au cours de l’année 2014.

 

Favorisé par la réglementation française comme communautaire, le développement éolien devrait encore progresser en France au cours des années à venir.